Des approches divergentes qui font débat

Entre défenseurs d’une approche neurodéveloppementale moderne et thérapeutes attachés au modèle psychanalytique, la guerre des psys est relancée de plus belle.

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Les difficultés de l’enfant sont-elles le simple fait d’un cerveau qui ne s’est pas développé correctement et dont il suffirait de réparer les circuits pour que l’enfant aille mieux ? Ou bien faut-il considérer ses difficultés dans une optique plus large qui prend davantage en compte son environnement, ses relations aux autres et ses ressentis ? Si la France est longtemps restée attachée à cette dernière vision des choses se référant notamment à la psychanalyse, aujourd’hui certains professionnels ne veulent plus en entendre parler. Des critiques virulentes sont adressées aux intervenants des CMP et CMPP, où l’approche psychanalytique reste majoritaire.

Ces services (encadré ci-dessous) prennent en charge des enfants cumulant souvent des difficultés d’ordres multiples (cognitives, psychologiques, sociales…). On y retrouve en général des équipes pluridisciplinaires composées de médecins, psychologues, éducateurs, infirmiers, assistants sociaux, psychomotriciens, orthophonistes et d’autres professionnels.

Un diagnostic à tout prix ?

Un des reproches souvent adressés aux psys des CMP et CMPP concerne leur réticence à poser un diagnostic formel, qui va parfois jusqu’à nier l’existence même de certains troubles, tel le trouble attentionnel (TDAH). Or, pour le pédopsychiatre Gabriel Wahl, « la grande majorité des troubles comportementaux et scolaires est liée à des troubles neurobiologiques et non pas à des troubles affectifs ». Très critique notamment envers les CMPP, il estime que ces centres « proposent des thérapies inadaptées et passent à côté des véritables problèmes de l’enfant ». Mais pour le psychiatre Patrick Belamich, président de la Fédération des CMPP (FDCMPP), « ces critiques viennent souvent de personnes qui ont une vision très dogmatique des choses. Ils nous prêtent à nous leurs propres défauts. Nos centres ne sont pas du tout vassalisés à la psychanalyse, ni à aucune autre méthode. Nous savons bien qu’on ne peut soigner un enfant autiste avec une séance de psychanalyse par semaine. Mais aucune approche ne détient à elle seule la vérité. Nous sommes pour une approche intégrative à partir de plusieurs méthodes. »