Alimentation biologique, maison écologique, entretien d’un potager… Qui sont ces individus qui ont choisi un « mode de vie écologique radical », selon l’expression de la sociologue Geneviève Pruvost ? L’enquête qu’elle a menée dans les Cévennes et l’Aveyron montre que ce ne sont pas nécessairement des néoruraux : certains prolongent le mode de vie de leurs parents « babas cool », voire s’inspirent de leurs grands-parents ouvriers ou agriculteurs en zone rurale, rattachés aux souvenirs d’une campagne enchantée. Ils partagent davantage, selon la sociologue, une proximité enfantine avec la religion, qu’elle soit passée par l’éducation familiale, la pratique du scoutisme ou des séjours dans des communautés de croyants (communauté de l’Arche, notamment), qui leur a enseigné « le principe de frugalité et la force de l’organisation collective pour vivre avec de faibles moyens ». Autre trait commun : une dotation scolaire importante, avec un niveau d’étude moyen se situant à bac + 2. Loin d’être une question de nécessité économique, il s’agit là bien du refus électif de participer « au maintien d’un système jugé capitaliste et pollueur ».