Les représentations : à chacun sa vision du monde
Les représentations (ou conceptions) jouent un rôle essentiel dans les théories cognitives : elles sont le lien symbolique entre l'environnement extérieur et notre monde mental.
Lorsque nous encodons notre expérience du monde, nous construisons des représentations qui vont jouer un rôle essentiel dans notre compréhension et dans nos apprentissages ultérieurs.
On admet généralement que les représentations sont faites de connaissances procédurales (savoir comment) et de connaissances déclaratives (savoir que).
Les premières constituent des règles pour l'action : pour conduire ma voiture, je mets en oeuvre un ensemble de procédures (accélérer, freiner, passer les vitesses). Les secondes sont des connaissances factuelles : il fait beau, il y a des embouteillages (connaissances déclaratives). L'idée que les élèves n'abordent pas le savoir scolaire la tête vide, mais s'en forgent des représentations, est à peu près universellement admise par les chercheurs et se répand aujourd'hui chez les enseignants. Ce qui pose question, c'est l'interprétation de ces représentations et comment les gérer...
Pour en savoir plus :
- Voir l'entretien avec André Giordan, (Re)construire les connaissances, p. 22.
- Goéry Delacote, Savoir apprendre, les nouvelles méthodes, Odile Jacob, 1996.
Obstacles et « situations-problèmes » : modifier les représentations
Dans notre compréhension du monde, une représentation peut fonctionner comme un outil ou comme un obstacle. Par exemple, les stéréotypes avec lesquels le jeune enfant aborde les histoires qu'on lui raconte sont de puissants outils de compréhension : l'agneau faible, le méchant loup, le renard rusé... Mais cette représentation peut devenir obstacle s'il rencontre un loup gentil, ou un renard qui se fait piéger par une petite poule rousse plus maligne que lui ! De même, dans l'enseignement scientifique, les théories de Newton deviennent des obstacles pour aborder la relativité d'Einstein.