Des psychologues au chevet des malades

À l’hôpital, les psychologues aident les patients à affronter la maladie et la peur. Même si ils ont parfois du mal à faire entendre que l’humain n’est pas réductible à son corps.

Décrire précisément le rôle d’un psychologue hospitalier est quasi impossible : il existe autant de missions et de statuts que de professionnels. On peut toutefois établir une cartographie globale de leurs domaines d’intervention : la clinique notamment par la contribution à l’évaluation des diagnostics, puis le soutien aux patients et à leurs familles et enfin, la coordination entre les services ou au sein d’un même service autour d’un patient, fonction plus institutionnelle et plus rare. Si beaucoup de psychologues hospitaliers exercent en psychiatrie et en pédopsychiatrie, leur terrain historique et logique, on les trouve aussi désormais dans des services où on les attend moins a priori tels la neurologie, l’oncologie ou les soins palliatifs. De la naissance à la mort, le psychologue hospitalier a son rôle à jouer, dans une institution où la machine remplace de plus en plus souvent l’homme dans les actes médicaux, où l’urgence laisse peu de place à la relation d’aide et où la parole intime se fait rare.

« Au moment où on entre à l’hôpital, on confie sa vie à d’autres qu’à soi-même. Une régression s’opère qui peut générer de l’inquiétude, de l’angoisse, un sentiment de dépendance très fort et un sentiment d’impuissance puisque si on est là, c’est que l’on ne peut plus s’aider soi-même. On peut avoir l’impression, en outre, de ne plus être un sujet, d’être réduit à sa maladie », analyse François Marty 1. Ce psychologue et psychanalyste témoigne aussi du phénomène de décompensation qui peut se produire à divers moments de l’hospitalisation, entraînant un état dépressif, sans oublier les réactions familiales d’effondrement ou d’agressivité contre les soignants que peut entraîner l’évolution de la maladie. En outre, le psychologue effectue un travail de soutien auprès des équipes, notamment dans les services de réanimation où la maladie et le voisinage de la mort finissent par attaquer le moral des soignants.