Du côté des victimes

Les enquêtes de victimation permettent de mieux connaître les victimes et leur rapport au système pénal.

Comment mesurer la criminalité ? Encore aujourd'hui, nous n'en savons rien. Tous les systèmes mis en place n'en donnent que des vues biaisées. Les statistiques criminelles sont une mesure de la production pénale et non une mesure de la criminalité. En effet, toute une série de microarbitrages agissent entre la commission d'un délit et son enregistrement statistique. Comment les corriger ? A l'aide du « chiffre noir », c'est-à-dire l'écart existant entre la criminalité réelle et la criminalité apparente. Comment le calculer ? En allant à la source du délit. La délinquance autoreportée, qui consiste à interroger les auteurs sur les délits qu'ils commettent, ne donna pas le résultat escompté pour des problèmes méthodologiques. Ces autoconfessions ne sont plus utilisées que pour la délinquance juvénile.

Faute de faire parler l'auteur, on s'est alors tourné vers la victime.

Les enquêtes de victimation (terme préféré à l'anglicisme victimisation) interrogent l'enquêté sur les victimations dont il a pu être l'objet pendant une période précise 1. Cette démarche, née aux Etats-Unis en 1967, a depuis connu une extraordinaire fortune dans tous les pays. Le conseil régional d'Ile-de-France en a commandé une portant sur trois ans (1998-2000) et compte renouveler l'expérience périodiquement 2.