Dyscalculie, dysorthographie, dyspraxie... Attention aux surdiagnostics !

Le domaine des troubles des apprentissages est actuellement en pleine effervescence et la galaxie « dys » est en mouvement. 
Où en est-on ? Où va-t-on ? À quels risques s’expose-t-on ?

De quoi parle-t-on quand l’on cite les « dys » ? Ces trois lettres bien connues des psychologues, médecins scolaires, orthophonistes, etc. désignent sous le même spectre un vaste ensemble de troubles cognitifs perturbant les apprentissages. La liste est longue : dyslexie (troubles de la lecture), dysphasie (difficultés à l’oral), dyscalculie (problèmes de calcul), dysgraphie (difficultés à écrire), dyspraxie (mauvaise coordination de l’activité gestuelle)…

 

Pourquoi un tel succès ?

Le problème est que les classifications internationales (CIM-10, DSM-IV) n’affichent pas les mêmes critères diagnostiques – démarches d’identification variant d’un centre de soin à l’autre – ; les différents professionnels de la santé n’utilisent pas les mêmes terminologies – taux de prévalence incertains – ; l’efficacité des rééducations et des aides manque de preuves. La réussite de l’enfant à l’école est devenue un impératif social. L’échec scolaire fait couler beaucoup d’encre. Les enfants en difficulté – et leurs parents – se sentent vite dévalorisés, culpabilisés par un système éducatif uniforme et exigeant. Pris dans la tourmente des peurs scolaires et sociales, de nombreux enfants en difficulté sont ainsi étiquetés – à tort ou à raison – dys… quelque chose.