Quel est le rapport du corps à l'esprit ? Comment pense-t-on ? Sommes-nous libres dans nos décisions ? Ou bien le libre arbitre n'est-il qu'illusion ? Autant de questions que la philosophie n'a cessé de se poser tout au long de son histoire. Pourtant, surtout depuis les années 1980, un nouveau courant de recherches, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, entend les appréhender autrement et surtout tenter de trouver (enfin !) des éléments de réponses. Il s'agit de la « philosophie de l'esprit » qui regroupe une pléiade de philosophes tels John Searle, Donald Davidson, Daniel C. Dennet, Jerry Fodor, Thomas Nagel, Patricia et Paul Churchland, ou Fred Dretske. Le terme « esprit » traduit ici le mot anglais mind dont le sens est plus restreint puisqu'il désigne l'activité mentale. Car les philosophes de l'esprit ne sont pas des spiritualistes éthérés. Loin de là. Si les questions qu'ils se posent sont bien anciennes, il convient selon eux de s'appuyer sur l'apport des sciences cognitives pour y répondre. Les philosophes ne doivent pas rester dans leur tour d'ivoire en appréhendant par le simple raisonnement et l'introspection ces questions cruciales. Non, ils doivent tenir compte des avancées scientifiques, des apports de la psychologie cognitive, des techniques d'imagerie cérébrale ou des recherches sur l'intelligence artificielle. Une petite révolution qui n'est pas au goût de tous.
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La pensée éclatée
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