Et si la matière pensait ?

Galileo’s Error. Foundations for a new science of consciousness, Philip Goff, Rider, 2019, 256 p., £ 14,99.

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Si tout n’est que matière, qu’est-ce que la conscience ? Elle relève manifestement d’une expérience subjective qui peut difficilement être décrite de manière quantitative : elle ne se mesure pas, ne se pèse pas, ne s’observe pas. Mais si elle est distincte de la matière, comment interagit-elle avec cette dernière ? Telles sont les questions qui surgissent si l’on essaie de réfléchir à la nature de la conscience. Traditionnellement, les deux grandes façons de l’appréhender sont le dualisme et le matérialisme. La première distingue deux catégories d’entités : les entités matérielles, que l’on peut étudier à travers la physique, la chimie ou la biologie, et les entités incorporelles comme la conscience, qui échappent à l’investigation scientifique. La seconde approche postule qu’il n’y a rien qui ne soit matière, et que la conscience est un phénomène émergent ou identique à l’activité cérébrale. Pour Philip Goff, ces deux approches sont des impasses, et il est plus cohérent d’admettre que la conscience est une propriété inhérente à la matière. C’est ce qu’on appelle le panpsychisme.