Paris, 1830. Balzac, fin observateur de ses congénères, observe le crépuscule d’un monde ancien et l’aurore d’un nouveau régime social. Il en décrit les codes dans son Traité de la vie élégante. Désormais, note-t-il, l’individu « fatigue son génie à trouver des distinctions ». Chacun peut affirmer son « genre de vie » – l’expression est nouvelle. Cette liberté postrévolutionnaire, couplée à une immense aspiration égalitaire, a un envers : la « nervosité de la comparaison » qui habite les esprits et pousse chacun à se singulariser. Pour décrire ce monde, Balzac se hasarde à une tripartition entre « l’homme qui travaille, l’homme qui pense, l’homme qui ne fait rien. De là trois formules d’existence assez complète pour exprimer tous les genres de vie. »
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La société française, clivages et recompositions
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