« Meurtre », « assassins » : avec des vitrines fracturées ou taguées, des boucheries, des poissonneries ou encore des crémeries sont attaquées. Face à l’indignation que suscitent ces actes de vandalisme, les activistes rétorquent que « les vitrines n’ont pas de larmes ! » Leur credo ? « Jusqu’à ce que toutes les cages soient vides. » Le phénomène n’est pas nouveau. En 1964, les membres du Front de libération des animaux 1* s’en prenaient aux structures de la domination spéciste 2*. La chasse, l’expérimentation animale, les spectacles avec animaux, les élevages, les abattoirs… Aux yeux des antispécistes 3*, les lieux d’oppression pour les victimes non humaines sont innombrables.
Les premières armes des antispécistes sont le sabotage et la menace. Les happenings et les tractages complètent le répertoire, offrant des méthodes plus « douces » pour dénoncer la « barbarie » de la civilisation carniste 4*. Pour eux, parce que les animaux sont sentients 5* et qu’ils méritent à ce titre d’être considérés comme nos égaux, une partie de l’humanité se rend coupable d’esclavage, de cannibalisme, ou pire encore : « Pour les animaux, tous les hommes sont des nazis », stipulait le végétarien militant et prix Nobel de littérature Isaac Bashevis Singer. L’animalisme 6* ambitionne une révolution sans précédent. Faire table rase d’un passé « génocidaire » et ouvrir la voie à un monde où animaux humains et non humains vivraient d’une même vie, dans le respect de leur personne et selon les préceptes d’un mode de vie certifié « sans cruauté ».