Selon Alain Ehrenberg, « l’intérêt récent pour la subjectivité ou le sujet » dans les sciences humaines « fait partie d’un ensemble de nouveaux jeux de langage permettant de formuler et de traiter les tensions qui accompagnent la généralisation des valeurs de l’autonomie à l’ensemble de la vie sociale » .
Il en repère la trace dans le développement d’une « sociologie du sujet », qui décrirait un individu réduit à son soi qui « produirait à lui tout seul, subjectivement et grâce à sa capacité réflexive, le lien social dans ses interactions avec d’autres sujets ». Une vision que critique A. Ehrenberg, pour qui le monde social reste un monde fait d’institutions et de règles : ce n’est parce que les choses semblent plus personnelles aujourd’hui qu’elles sont plus « intérieures » ou moins sociales.