Repérer chez l’enfant le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) apparaît aujourd’hui dans les pays économiquement développés comme un enjeu majeur, tant du point de vue social que scolaire. L’établissement d’un diagnostic fiable reste pourtant difficile et ce, d’autant plus que les enfants sont jeunes : à l’absence de tests spécifiques au TDA/H s’ajoute l’hétérogénéité de ce trouble et de ses manifestations, dont les causes organiques sont encore mal connues. En France, l’âge minimal requis pour établir un diagnostic est fixé à 6 ans. En octobre 2017, une étude finlandaise portant sur plus de 6 000 enfants diagnostiqués après l’âge de 7 ans suggère qu’une plus grande prudence pourrait encore être nécessaire. En étudiant l’incidence du TDA/H selon le mois de naissance des enfants, les chercheurs ont montré une importante surreprésentation des enfants les plus jeunes de leur classe d’âge lorsque ceux-ci ont été diagnostiqués avant l’âge de 10 ans : né entre mai et août, un enfant aurait 37 % de plus de chances d’être diagnostiqué TDA/H par rapport à un enfant né entre janvier et avril, ce taux montant jusqu’à 64 % pour les enfants nés entre septembre et décembre. Ces conclusions, cohérentes avec les données de nombreuses études internationales antérieures, plaident donc pour une meilleure prise en compte par les professionnels et parents de ce facteur confondant. Une découverte d’autant plus importante que les conséquences d’une erreur de diagnostic pour ce trouble ne sont pas anodines : outre la mise en place d’ajustements scolaires et éducatifs, il en va du ciblage le plus précis possible des enfants susceptibles de recevoir de la Ritaline, médicament psychostimulant efficace pour réduire les symptômes du TDA/H.