L'aide au développement en débat

Being Good in a World of Need, Larry S. Temkin, Oxford University Press, 2022, 432 p., 42,29 €.

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Si nous passons devant un étang et que nous voyons un enfant s’y noyer, tout le monde conviendra que nous devons nous jeter à l’eau pour le secourir. Le sacrifice de nos vêtements est insignifiant comparé à la mort d’un enfant. S’il est établi qu’une modique somme permet de soigner un enfant dans un pays pauvre ou de lui éviter de mourir de faim, il est donc problématique de refuser de contribuer.

En 1972, le philosophe Peter Singer utilisa cette analogie pour démontrer que les habitants des pays riches avaient le devoir d’aider les pauvres de ce monde en reversant une petite partie de leurs revenus à des organisations humanitaires. Si on est prêt à sacrifier son costume pour sauver un enfant de la noyade, comment pourrait-on refuser de verser régulièrement un peu d’argent dont on sait qu’il peut sauver des vies ? La comparaison frappa les esprits et est souvent reprise depuis lors pour appuyer la charité internationale. Cependant, pour le philosophe Larry Temkin, cette analogie est loin d’avoir la force qu’on lui attribue.