L’animal de compagnie peut-il être une figure d’attachement ? Cette question s’est posée dès l’émergence des études sur les relations entre les êtres humains et leurs animaux de compagnie. On savait depuis longtemps que la perte d’un animal de compagnie pouvait être un événement extrêmement douloureux, mais ce n’est qu’à partir des années 1970 que les relations affectives aux animaux de compagnie ont commencé à être envisagées pour elles-mêmes et non comme des déviances ou des substituts immatures de relations humaines. Dès ce moment, la théorie de l’attachement s’est imposée comme « le » cadre théorique permettant d’explorer, d’expliquer et de comprendre les spécificités des relations aux animaux, et leur potentiel thérapeutique.
Des similitudes avec les relations humaines
Il paraît établi que la relation entre les propriétaires et leurs animaux de compagnie mobilise, effectivement le système de l’attachement. Plusieurs éléments permettent de le penser. En 1994, une étude des psychologues britanniques Archer et Winchester 1, portant sur 88 personnes récemment endeuillées par la perte de leur animal, a montré que la structure du deuil est comparable à celle qui suit la perte d’un être humain : déni initial, sentiment d’avoir perdu une partie de soi, colère, anxiété, dépression… On retrouve également les mêmes stratégies pour éviter les souvenirs douloureux, mais l’anxiété et la dépression sont moins intenses. Globalement, les résultats concordent avec ce que prédirait une théorie du deuil basée sur l’attachement.