L’éclectisme en psychothérapie n’est pas une nouvelle technique, mais une nouvelle manière de concevoir la pratique. Ce mouvement est né aux États-Unis voici plus de trente ans. Il a suscité des oppositions que l’on retrouve aussi en France, où son introduction date de 1993, date de la création de l’Association française pour l’intégration et l’éclectisme en psychothérapie (Afiep). En effet, la tendance à l’éclectisme procède d’un mouvement général de la pensée humaine qui, au cours de l’histoire, a mieux réussi en art qu’en philosophie, ses deux domaines principaux d’expression. En France, l’échec de la tentative du philosophe Victor Cousin, au XIXe siècle, l’a discrédité.
De nombreux patients s’interrogent sur le choix d’un type de psychothérapie. Cette question traduit un légitime embarras devant la profusion des techniques dont on évaluait déjà le nombre à plus de 400 dans les années 1980, même si l’on peut le réduire à sept grands groupes (hypnose, psychanalyse et apparentés, thérapies comportementales et cognitives, thérapies humanistes ou californiennes (rogérisme…), thérapies de groupe et psychodrame, thérapies psychocorporelles (notamment relaxation) et thérapies institutionnelles. Cet embarras est aussi celui des médecins prescripteurs qui en connaissent mal les indications : elles demeurent imprécises.