L’histoire du vélo débute il y a deux siècles : en 1818 précisément. Cette année-là, l’ingénieur allemand Karl Drais (1785-1851) dépose un brevet pour un engin possédant deux roues et un guidon : le vélocipède. Le mot « vélocipède » (véloce = rapide, pède = pied) indique bien les intentions de son inventeur : il s’agit d’une « machine à courir ». Sur la draisienne (comme on l’appellera par la suite), on ne pédale pas : on court. Il n’y a pas de pédales : les roues ne servent qu’à soulager le pratiquant de son poids. K. Drais n’imagine même pas que l’on puisse tenir en équilibre sur deux roues sans mettre les pieds au sol. Il le découvrira plus tard à sa grande surprise.
Pour se rendre compte de l’efficacité de son vélocipède, K. Drais a d’abord parcouru les quatorze kilomètres qui séparent Mannheim du relais de poste de Schwizingen en un peu plus d’une heure (la vitesse d’un coureur à pied bien entraîné). Il rêve alors d’en faire un moyen de transport qui pourrait bientôt connaître un grand succès. Et l’histoire vient de lui donner un sérieux coup de pouce.
Trois ans plus tôt, en 1815, à des milliers de kilomètres de là, a eu lieu une explosion volcanique : celle du mont Tambora en Indonésie. L’explosion a créé un nuage de cendres et de fumée qui s’est répandu sur toute la planète et a obscurci le ciel pendant plusieurs années ; il a même neigé en Europe durant l’été 1816 ! Les chevaux étaient alors abattus parce que l’on ne pouvait plus leur donner de fourrage et que la viande manquait.