L'énigme des enfants précoces bientôt résolue

Dans le langage courant, on les appelle « surdoués » ou « élèves précoces ». Les spécialistes préfèrent désormais les qualifier d’enfants à haut potentiel (HP). Leur point commun est d’avoir un QI supérieur ou égal à 130. Mais sur le plan scolaire, leur réussite varie fortement. Quand certains obtiennent le bac à 14 ans, d’autres redoublent. Pour la première fois, une équipe de scientifiques lyonnais a voulu résoudre cette énigme. Depuis un an, une étude clinique est menée par le CERMEP-Imagerie du Vivant, l’université et le CHU de Lyon auprès de 80 enfants âgés de 8 à 12 ans. Après passage du test de QI et d’autres tests comportementaux, ce panel a été scindé en quatre groupes : les sujets dits « contrôles » ayant un QI normal (autour de 100), les QI élevés homogènes, les QI élevés hétérogènes et les enfants souffrant de troubles de déficit d’attention. Dans un second temps, les chercheurs leur ont fait passer un IRM pour étudier le traitement des informations par le cerveau. Les premiers résultats de cette étude confirment une réactivité beaucoup plus forte pour les enfants précoces dotés d’un QI homogène, autrement dit des capacités intellectuelles très élevées aussi bien au niveau de la mémoire qu’en compréhension verbale. En revanche, les enfants avec un QI hétérogène (par exemple : des capacités très développées en compréhension verbale mais des résultats dans la norme pour le raisonnement) sont émotionnellement perturbés pendant le test et donc moins efficaces. Ces élèves subissent un décalage entre la sphère intellectuelle très mature et la sphère émotionnelle plus fragile, ce qui peut expliquer en classe de l’anxiété ou des troubles de l’attention. Les chercheurs espèrent que cette avancée des neurosciences débouchera sur une meilleure appréhension du fonctionnement cognitif de l’enfant à l’école.