C'est en recevant le titre de professeur honoris causa du Groupe HEC, et devant un amphithéâtre bondé, que Michael Porter a présenté les conclusions de ses travaux les plus récents. Professeur à la Harvard Business School, M. Porter est un spécialiste mondialement reconnu de la stratégie d'entreprise. Ses ouvrages Choix stratégiques et Concurrence (Economica, 1982) et L'Avantage concurrentiel des nations (Interéditions, 1993) sont vendus dans le monde entier. Consultant auprès des plus grandes firmes, conseiller de diverses institutions politiques, il est un des universitaires les plus écoutés par les professionnels du management.
Pour M. Porter, le moteur de la prospérité aujourd'hui, c'est plus que jamais l'innovation. Les pays occidentaux ayant fini de « mettre de l'ordre dans la maison » (dans son vocabulaire, cela signifie déréguler et laisser s'instaurer les mécanismes de la concurrence), la différence se fera ailleurs, dans la capacité à créer de nouveaux produits ou de nouveaux procédés. L'économie de demain est une économie de l'immatériel, de la connaissance et de la créativité. Les pays qui réussiront sont selon lui ceux qui sauront créer l'environnement le plus favorable à l'innovation. Dès lors, quels sont les fondements du succès de l'innovation au niveau national ? C'est afin de répondre à cette interrogation qu'il a dirigé une vaste recherche, visant à comparer les performances des pays de l'OCDE en matière d'innovation et à en comprendre les facteurs.