L'obsolescence programmée : quel impact écologique ?

Le consommateur a tendance à se croire systématiquement floué par les fabricants qui limiteraient intentionnellement la durée de vie des biens de consommation mis sur le marché. C’est ce que l’on appelle l’« obsolescence programmée ». Le terme est apparu en 1924, lorsque les principaux fabricants d’ampoules électriques s’entendirent, face à une chute des ventes, pour en limiter la durée. Cet accord (appelé cartel de Phœbus) est devenu le symbole historique d’un capitalisme énergivore et débridé.

Fabrication et utilisation

Mais est-il vraiment plus écologique de garder certains objets le plus longtemps possible ? Deux économistes ont procédé à un examen approfondi de la question. Ils ont pour cela mesuré, à partir d’échelles très pointues (« analyse de cycle de vie »), l’impact écologique de plusieurs produits (consommation de ressources et d’énergie, rejets dans l’environnement), au niveau de la fabrication, de l’utilisation, et du recyclage en fin de vie. Pour certains biens, ont-ils constaté, c’est la phase de fabrication et de recyclage du produit qui détermine 80 % de l’impact écologique, alors que c’est tout l’inverse pour d’autres, plus polluants lors de leur phase d’utilisation.