Du divin au doudou, telle pourrait être résumée sur la longue durée l’histoire de sa majesté l’ours… Ce roi des animaux, montre l’auteur, fut l’objet de cultes païens en Europe depuis le paléolithique. L’archéologie, les légendes, les mythes, la littérature, les analyses étymologiques abondent pour attester de l’importance de l’ours dans l’imaginaire des Celtes, des Germains mais aussi des Grecs et des débuts du Moyen Âge. Si l’Église de l’Occident chrétien s’est employée à détrôner ce fauve redouté et vénéré (pour le remplacer par le lion, plus lointain et moins dérangeant), c’est aussi en raison de l’ombre portée à la création divine : le plus puissant d’entre tous les animaux n’était-il pas aussi le plus proche de l’homme, en raison de ses postures et de son goût pour les jolies filles qu’il se plaisait à rapter dans ses bras et à consommer charnellement ? D’ailleurs Pâris, recueilli et élevé par une ourse, n’enleva-t-il pas la belle Hélène d’une manière bien ursine ?
C’est pourquoi aux temps médiévaux, il convint de sataniser ce personnage un peu trop anthropomorphe, qui devint symbole de luxure, de violence et autres péchés de gourmandise… Las ! Dès lors réduit à gagner la pitance de misérables montreurs d’ours, le déclin de l’ours était scellé, réduit aujourd’hui au rang de patrimoine en danger par quelques écolos pyrénéens… Les livres de Michel Pastoureau sont un vrai bonheur et celui-ci ne fait pas exception. Avec l’explosion de l’histoire culturelle, cet historien, d’abord en marge, en s’attachant à l’histoire des emblèmes, des symboles, des couleurs et des animaux trouve aujourd’hui une reconnaissance bien méritée. Et si vous voulez savoir comment l’ours est devenu, au XXe siècle, le doudou préféré des enfants, il vous reste à lire cet ouvrage, par ailleurs passionnant et débordant d’érudition sur les imaginaires et les représentations de nos ancêtres.
C’est pourquoi aux temps médiévaux, il convint de sataniser ce personnage un peu trop anthropomorphe, qui devint symbole de luxure, de violence et autres péchés de gourmandise… Las ! Dès lors réduit à gagner la pitance de misérables montreurs d’ours, le déclin de l’ours était scellé, réduit aujourd’hui au rang de patrimoine en danger par quelques écolos pyrénéens… Les livres de Michel Pastoureau sont un vrai bonheur et celui-ci ne fait pas exception. Avec l’explosion de l’histoire culturelle, cet historien, d’abord en marge, en s’attachant à l’histoire des emblèmes, des symboles, des couleurs et des animaux trouve aujourd’hui une reconnaissance bien méritée. Et si vous voulez savoir comment l’ours est devenu, au XXe siècle, le doudou préféré des enfants, il vous reste à lire cet ouvrage, par ailleurs passionnant et débordant d’érudition sur les imaginaires et les représentations de nos ancêtres.