La démocratie à la pointe des baïonnettes !

« Avant que la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ne trébuchent dans leur volonté de déloger Kadhafi du pouvoir, quelqu’un s’est-il interrogé sur ce que les recher­ches récentes en sciences sociales ont à nous dire sur les résultats probables d’une telle intervention ? » Stephen Walt, l’un des plus célèbres spécialistes de relations internationales aux États-Unis – il est professeur à Harvard et l’un des chroniqueurs réguliers de la revue Foreign Policy – n’hésite pas à répondre brutalement à sa propre question : « J’en doute, parce que ces recherches montrent que nous avons de grandes chances d’être déçus par les résultats. » D’après lui, les opérations militaires de type Libye ont 3 % de chance de créer de la démocratie et 97 % de chance de produire de la guerre civile ! Comment peut-il avancer une telle réponse et d’où peuvent bien sortir de tels chiffres ?

Les sociétés occidentales sont là face à une terrible contradiction. Elles ont l’habitude de penser la force militaire comme le moyen d’action immédiat pour agir dans l’espace géopolitique mondial… À un moment où l’émergence des sociétés dans l’ensemble de cet espace empêche de plus en plus la force militaire d’être efficace. , « Social science and the Libyan qdventure », , 24 mars 2011. Consultable sur http://walt.foreignpolicy.com/posts/2011/03/24/social_science_and_the_libyan_adventure, « Foreign-Imposed regime change, State power and civil war onset, 1920–2004 », , novembre 2010. Consultable sur http://journals.cambridge.org/action/ displayAbstract?fromPage= online&aid=8286044 , « Intervention and Democracy », International Organisation Foundation, été 2006. Consultable sur http://politics.as.nyu.edu/docs/IO/2591/Intervention.pdf