Depuis plus de trente ans, la République démocratique du Congo (RDC) connaît des guerres civiles interminables. Les ressources minières sont l’un des principaux carburants des conflits. Les « diamants de sang » ont fait l’objet de livres et de films. Mais bien d’autres richesses abondent dans le sous-sol, sources de violences armées entre milices rivales.
Le journaliste Christophe Boltanski a suivi la voie de la cassitérite, l’un de ces minerais dont on extrait de l’étain. Le cours de ce métal a explosé ces dernières années, en raison, paradoxalement, d’une bonne intention. Des directives ont amené à faire disparaître le plomb, cancérigène, des soudures électroniques. L’étain s’est alors imposé pour connecter les éléments transformant une plaque d’époxy en circuit électronique. Plus de portable, ordinateur, radio… sans ce métal. Les principaux producteurs sont la Chine, l’Indonésie, la Malaisie, la Bolivie. La RDC ne figure pas sur la liste officielle, mais peu importe : vendu cent fois, à chaque étape raffiné, blanchi, son origine s’estompe. Comment retracer l’itinéraire d’un métal raffiné quand il est passé par d’innombrables mains ?