La fin de l'amour

La fin de l’amour. Enquête sur un désarroi contemporain, Eva Illouz, Seuil, 2019, 416 p., 22,90 €.

La « fin de l’amour » que semble prophétiser la sociologue Eva Illouz ne signifie évidemment pas la disparition pure et simple du sentiment amoureux. Difficile, néanmoins, de ne pas voir à quel rythme les liens intimes se nouent et se dénouent, et à quel point notre époque est dominée par l’impératif de bien-être individuel. Il en faut, en effet, bien peu pour qu’une relation à peine entamée s’achève : une simple divergence, des traits de caractère apparemment incompatibles, voire l’anticipation d’une insatisfaction suffisent à décourager toute volonté d’engagement. Ce règne du non-choix, de la « liberté négative », explique E. Illouz, constitue une rupture majeure dans l’ordre des relations amoureuses auparavant encadrées par des normes maritales et familiales.