La « fin de l’amour » que semble prophétiser la sociologue Eva Illouz ne signifie évidemment pas la disparition pure et simple du sentiment amoureux. Difficile, néanmoins, de ne pas voir à quel rythme les liens intimes se nouent et se dénouent, et à quel point notre époque est dominée par l’impératif de bien-être individuel. Il en faut, en effet, bien peu pour qu’une relation à peine entamée s’achève : une simple divergence, des traits de caractère apparemment incompatibles, voire l’anticipation d’une insatisfaction suffisent à décourager toute volonté d’engagement. Ce règne du non-choix, de la « liberté négative », explique E. Illouz, constitue une rupture majeure dans l’ordre des relations amoureuses auparavant encadrées par des normes maritales et familiales.
La fin de l'amour
La fin de l’amour. Enquête sur un désarroi contemporain, Eva Illouz, Seuil, 2019, 416 p., 22,90 €.