La galère au féminin

La précarité frappe plus souvent les femmes, de plusieurs manières : accès et exercice d’un emploi instable, chômage, inactivité plus ou moins choisie… Différents facteurs expliquent ce phénomène.

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Les femmes représentent aujourd’hui 48 % des actifs, mais leurs conditions de travail les exposent davantage au risque de précarité que les hommes. En premier lieu, les deux tiers des créations d’emploi sont des temps partiels occupés majoritairement par les femmes. Certes, cette forme d’emploi est parfois choisie ; mais il existe un autre temps partiel « subi ». Il s’est très rapidement développé en France depuis les années 1990. Ce temps partiel qui ne résulte pas de la volonté de la salariée est un emploi réduit, aux conditions et aux horaires difficiles et difficilement compatibles avec les contraintes familiales. Cette forme de sous-emploi accroît les risques de précarité en favorisant le « décrochage » de nombreuses femmes, au profit par exemple d’une allocation parentale ou en les poussant à changer souvent d’employeurs, ce qui leur fait courir le risque d’interrompre leur carrière.

Autre indicateur de précarité, alors que le niveau de qualification générale tend à augmenter, l’emploi non qualifié est de plus en plus féminisé : il est à 62 % occupé par des femmes (56 % il y a vingt ans). Alors qu’il s’agissait auparavant d’emplois d’ouvriers, aujourd’hui la majorité de ces emplois non qualifiés sont des emplois de service : agent(e)s d’entretien, aides à domicile et aides-ménagères, assistantes maternelles ou encore employé(e)s de maison, ainsi qu’une partie des employé(e)s de commerce. Or, certains de ces emplois se conjuguent avec différentes formes de précarité : temps partiels très fréquents ; horaires atypiques et décalés ; conditions de travail difficiles ; salaires très faibles… Ils sont également caractérisés par un fort turn-over, des contrats à durée déterminée (CDD) nombreux. Rappelons sur ce point que les femmes sont également plus souvent en CDD : si 8 % des salariés étaient en CDD en 2014, c’était le cas de 10,7 % des femmes et de 6,7 % des hommes.