L'événement est passé inaperçu, et pourtant il en dit long sur les changements en cours en Iran : entre le 15 et le 17 mai derniers, peu après le second tour des législatives qui a confirmé le triomphe des réformateurs, s'est tenu à Méched, à l'est de Téhéran, le premier colloque international de géographie depuis la révolution islamique de 1979.
« Ce n'est certes pas le premier colloque "international" organisé en Iran depuis la révolution », commente Bernard Hourcade, spécialiste de l'Iran, « mais c'est le premier qui le soit sous l'égide d'une organisation internationale, en l'occurrence l'UGI » (Union géographique internationale). Ajoutons que c'est l'un des premiers colloques qui soit effectivement international, avec près d'une douzaine d'intervenants étrangers dont cinq Français. En raison de la situation politique ou tout simplement de l'obligation faite aux femmes étrangères de porter le voile, les Occidentaux avaient jusqu'ici tendance à décliner les invitations. A sa façon, le colloque qui vient de se tenir marque donc l'amorce d'une réintégration de l'Iran dans la communauté scientifique internationale.