Ils n’étaient qu’une poignée de services sociaux parisiens au début des années 1920 ; ces organismes privés qui s’attaquent aux « fléaux sociaux » étaient des centaines une décennie plus tard. Ils ont émergé dans le sillage de la Première Guerre mondiale et des difficultés sociales qu’elle a engendrées. Leur but : lutter contre le mal à la racine, plutôt qu’en aval comme le faisaient des œuvres de bienfaisance.
Pour ce faire, ces services font principalement appel à des femmes, souvent issues de la petite bourgeoisie, dont les missions consistent à transmettre des normes d’hygiène, à rééduquer les familles populaires et à les former à la gestion de leur budget. À partir des archives des services sociaux de la Seine, l’historienne Lola Zappi a analysé comment ces services sont devenus, en moins de dix ans, des incontournables de la protection sociale sur lesquels s’appuie l’état.