De la contestation de Mai 68 naît un groupe radical du combat féministe, marqué par la psychanalyse et la référence à Jacques Lacan. Il réunit l’écrivaine américaine Monique Wittig et sa sœur Gille, Antoinette Fouque, Françoise Ducrocq, Josiane Chanel, Margaret Stephenson, Marcia Rothenburg et Suzanne Fen. Ce groupe va jouer un rôle majeur dans l’émergence du mouvement des femmes. Du fait de ses militantes américaines, il est très inspiré par les women’s lib, mouvements de libération des femmes aux États-Unis qui sont en plein essor. Quant au sigle MLF, inventé à chaud par la presse, il connaît un tel succès qu’il devient objet de litige entre les divers courants qui en revendiquent l’invention : A. Fouque ira jusqu’à le déposer officiellement. Selon elle, ce mouvement de libération des femmes n’aurait pas eu lieu sans la détonation de mai 1968. Comme d’autres, elle ressent un intense malaise dans ce moment de contestation de mai, qui privilégie des valeurs guerrières et machistes : pour A. Fouque, les femmes se trouvent alors prises entre le fusil et le phallus.