Votée le 29 juin, et promulgée le 2 août 2021, la loi relative à la bioéthique commence par cet article : « L’assistance médicale à la procréation est destinée à répondre à un projet parental. Tout couple formé d’un homme et d’une femme ou de deux femmes ou toute femme non mariée ont accès à l’assistance médicale à la procréation après les entretiens particuliers des demandeurs avec les membres de l’équipe médicale clinicobiologique pluridisciplinaire. »
Un an après, un bilan est publié par l’Agence de la biomédecine, portant sur les 5 126 premières demandes de consultation en procréation médicale assistée, effectuées par les personnes concernées par la nouvelle loi. À la surprise générale, étant donné les débats au moment du vote, 53 % des demandes proviennent de femmes seules. Cela semble indiquer que « de plus en plus de femmes assument ouvertement leur envie de faire un enfant seules » (Le Figaro, 29 juin 2022). Ce ne sont plus nécessairement des femmes qui, prises par le calendrier de la fécondité, cherchent à être mères avant la date limite, comme de précédentes recherches le montraient 1. Ce sont aussi des femmes, « autour des 25-26 ans… qui n’ont pas envie de passer par le couple pour faire un enfant » (Le Monde, 2 août 2022). Dans le premier cas, le « sans père » est faute de mieux, dans le second cas, c’est l’affirmation plus explicite d’avoir un enfant sans avoir dès le départ une référence masculine.