Cette couleur n’existe pas, mais elle a envahi notre imaginaire. À l’origine, le rose sakura désigne la teinte des pétales de cerisiers japonais lorsqu’ils sont en fleur. Au printemps, ces arbres peuvent arborer toute une gamme de nuances entre le blanc et le rouge vif. Au Japon, leur floraison est au cœur de fêtes et de cérémonies. Elle symbolise le caractère éphémère de la beauté et de la vie.
Au 20e siècle, elle devient aussi un emblème guerrier et impérialiste ; la propagande militaire l’assimile au sacrifice des soldats sur le front : un instant de grâce, bref mais éclatant… Parallèlement, des cerisiers sont plantés sur les territoires conquis comme autant de drapeaux japonais. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la défaite pousse néanmoins le pays à abandonner toute connotation guerrière. Le rose sakura devient le symbole lumineux d’un Japon qui veut renaître de ses cendres.