Ménage, vaisselle, repassage, courses, voilà tout un ensemble de tâches auxquelles la quasi-totalité des Français sont obligés de se plier. Elles représentent le « travail domestique », qui est un travail au sens premier du terme car correspondant bien à des activités productives : ainsi, il n’y a pas de différence de nature entre une chemise repassée par une mère – ou un père – de famille et la même chemise repassée par une femme de ménage rémunérée pour cela. Sauf que dans ce dernier cas, l’activité peut être objectivement mesurée et donc intégrée dans le calcul du PIB. Comme le disait l’économiste Paul Samuelson, si un homme épouse sa femme de ménage, le PIB diminue ! L’Insee a tenté de mesurer son importance. En termes quantitatifs d’abord, en calculant le volume horaire global consacré par les Français(e)s au travail domestique ; en termes monétaires ensuite, en lui donnant une valeur horaire, par exemple équivalente à ce qu’aurait été rémunéré un salarié réalisant le travail correspondant. Pour définir ce qui ressort du travail domestique, l’Insee envisage plusieurs dimensions, du périmètre restreint (cuisine, ménage, prise en charge des enfants ou d’autres personnes, entretien du linge…) au périmètre le plus large qui comprend des activités telles que le jardinage, le bricolage, ou encore le fait de promener un animal. Au final, en 2010, une personne de 11 ans et plus consacre en moyenne près de 15 heures par semaine au cœur des tâches domestiques ; et 27 heures en considérant le périmètre large. Au niveau global, cela donne entre 42 et 77 milliards d’heures de travail domestique, pour 38 milliards d’heures rémunérées dans la même période. Soit 33 % du PIB si ces tâches avaient été payées.
La vraie valeur du travail domestique
Cuisine, ménage, enfants, occupations ménagères diverses… Le temps passé au travail domestique est l’équivalent du temps professionnel. Si on le rémunérait, il représenterait un tiers du PIB.