Moult jeunes parents sont confrontés à un dilemme : faut-il laisser pleurer son bébé lorsqu’il ne parvient pas à trouver le sommeil le soir ou lorsqu’il se réveille la nuit. Si certains praticiens préconisent de laisser pleurer le chérubin afin de le faire gagner en autonomie, d’autres, sur la base des travaux en neurosciences affectives, soulignent l’impact négatif d’une telle pratique sur son développement affectif.
Une recherche publiée dans la revue Pediatrics ravive le débat. Les chercheurs ont sollicité 43 bébés âgés de 6 à 16 mois qu’ils ont répartis en trois groupes. Les parents du premier groupe avaient pour consigne d’attendre avant de répondre aux pleurs, et ce de plus en plus longtemps (méthode d’intervention progressive). Les parents du second groupe étaient invités à décaler l’heure du coucher, l’avancer ou la reculer d’environ une demi-heure, en fonction du moment où l’enfant s’endort. Le troisième groupe, ou groupe témoin, ne devait pas modifier ses habitudes. À l’issue des 12 mois d’expérimentation, les chercheurs constatent que le temps d’endormissement diminue pour les deux premiers groupes, tandis que le nombre de réveils nocturnes est significativement inférieur dans le cas du premier groupe (méthode d’intervention progressive). Aucun effet négatif sur le stress ou la qualité du lien d’attachement parent-enfant n’a été constaté. Toutefois, compte tenu de la complexité de la problématique et du faible échantillon de sujets, mieux vaut conserver une certaine prudence à l’égard de ces résultats.
Michael Gradisar et al., « Behavioral interventions for infant sleep problems. A randomized controlled trial », Pediatrics, mai 2016.