« Jazz » viendrait du latin « jaser ». Ou bien de « jasm », qui veut dire vitalité, énergie, voire excitation, sperme. Ou bien encore du nom d’un musicien noir : Jasbo Brown. Bref, on ne sait pas. Mais au-delà (ou en deçà ?) des mots, il y a bien autre chose puisque le jazz n’est pas que de la musique. C’est d’abord un ensemble de représentations qui le réduisent souvent à l’expression d’un atavisme africain né à La Nouvelle-Orléans. Or le jazz fut joué également par des Blancs ou des Créoles (Sydney Bechet par exemple) et l’Afrique était depuis longtemps un rêve nostalgique nourrissant l’imaginaire.
Bien réels en revanche furent les liens entre le jazz et la pègre, celle-ci possédant les établissements ou celui-là s’exprimait. Duke Ellington se produisait au Cotton Club d’Herman Stark, établissement dont l’alcool prohibé et les numéros déshabillés permettaient aux bourgeois de la ville de s’encanailler selon le principe « Blancs dans la salle, Noirs sur scène ».