Elles sont championnes de la fécondité en Europe, comptent parmi les plus forts taux d’activité, continuent à travailler à temps plein à la naissance du premier enfant, et même, si possible, des suivants (1). À l’inverse des pays d’Europe du Nord, elles ont tendance à considérer le travail à temps partiel comme subi plutôt que choisi…
Les Françaises plongent démographes et sociologues du monde entier dans la perplexité. Quelles sont les causes de ce « French paradox » ? Alors que dans de nombreux pays – Allemagne, Italie, Japon… –, les taux de fécondité s’écroulent du fait que les femmes doivent arbitrer entre vie professionnelle ou retour à la maison pour être mère…
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette exception française. D’une part, l’école maternelle, invention et fleuron du système scolaire, qui accueille les enfants dès 3 ans. D’une manière plus générale, les politiques familiales françaises sont parmi les plus généreuses, consacrant 3,8 % du PIB en aides fiscales et autres congés parentaux (seuls, dans les pays de l’OCDE, le Danemark et l’Islande font mieux). Certes, des améliorations réclamées par la société seraient nécessaires : notamment en matière d’implication des pères, d’aménagement des horaires dans les entreprises ou d’augmentation du nombre de crèches…