Le lourd passé des «casseurs» et des «vandales»

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Il est des mots comme « casseur » ou « vandalisme », volontiers utilisés par les médias pour couvrir et commenter les manifestations, qui nous semblent bien communs aujourd’hui. C’est à leur histoire que s’attache la revue Raison présente, à travers de savantes contributions sur le sujet. L’historien spécialiste de la Révolution française Michel Biard revient ainsi sur l’usage du mot « vandalisme », avant sa quasi-banalisation dans le langage contemporain. Utilisé en Angleterre dès le 17e siècle comme synonyme du mot « barbare », le néologisme fut repris par l’abbé Grégoire sous la Terreur pour accuser les ennemis politiques de pratiquer des destructions en vue de disqualifier la Révolution. Les hébertistes, révolutionnaires radicaux emmenés par Hébert, fondateur du journal pamphlétaire Le Père Duchesne, comptèrent parmi les cibles privilégiées de l’ecclésiastique. Tout sauf banal, le « vandalisme » revêt donc une dimension politique, dont la Révolution fut l’un des temps forts.