• Acédie
Ce terme, issu du grec (akêdia, akêdéia, en grec ancien : négligence, indifférence), est employé dès l’Antiquité en langage savant, dans le domaine moral ou religieux, pour désigner une négligence de soi-même et de sa vie intérieure. Les Pères chrétiens du désert (à partir du 2e siècle) y voyaient un manque de soin de sa vie spirituelle, un mal de l’âme engendrant l’ennui, le repli sur soi et l’abandon de la lecture des textes théologiques et de la prière. Dans les sept péchés capitaux, c’est le nom donné à la paresse.
• Surmenage
Surgi dans la deuxième moitié du 19e siècle, le terme s’impose d’abord dans les courses de chevaux, lorsqu’un jockey mène son cheval à un train trop rapide. Il est repris comme tel par le Littré en 1870. Très vite, le surmenage désigne un sentiment inédit de pression, une effervescence particulière provoquée par le contexte urbain, industriel et économique.
« La vie sociale dans les grandes villes accumule les causes de surmenage nerveux », selon Albert Mathieu, médecin hygiéniste. Avec la naissance de l’électricité, la cité devient pleine de « tours de feu et de lumière » (Émile Verhaeren), les kiosques à journaux se transforment en « arlequins lumineux » dans une fourmilière de gens pressés… La presse notamment est critiquée, censée bouleverser l’univers intime, propageant l’urgence des informations quotidiennes et les effets d’alerte, exerçant une pression à la fois sur l’écrivain et sur le lecteur.