En 1900, la France était le leader mondial de l’automobile. Une voiture sur deux était alors fabriquée en France (30 000 par an contre 10 000 en Amérique, 9 000 en Grande-Bretagne et 7 000 en Allemagne). La construction automobile en était encore à ses débuts et les constructeurs, les « start-up » de l’époque, étaient nombreux. Parmi la trentaine de constructeurs français, il y avait déjà les frères Renault et André Citroën, mais aussi Panhard & Levassor, Berliet, Darracq, Bollée, Delahaye Delaugère & Clayette, Gaston Barré, Rochet-Schneider, Delage et d’autres encore.
Le premier d’entre eux était De Dion-Bouton, le plus grand fabricant d’automobiles au monde. De ses ateliers installés à Puteaux, sortait une voiture par jour, dont le fameux modèle Vis-à-Vis qui sera la première voiture fabriquée en grand nombre (2 970 exemplaires en 1902).
Les premiers véhicules automobiles étaient destinés à une clientèle fortunée. Les modèles, coûteux, avaient fière allure et servaient avant tout à parader. Ces voitures ne servaient pas au transport utilitaire – le train et les fiacres en ville faisaient bien l’affaire – mais à satisfaire au goût du luxe : on sortait la voiture pour se montrer et assurer le spectacle. Outre l’ostentation, une autre motivation majeure attirait les premiers conducteurs : la compétition.
Amédée Bollée, premier constructeur automobile français, a fabriqué sa première voiture à essence en 1896. Deux ans plus tard, il lui donnait une forme aérodynamique pour la course Paris-Amsterdam-Paris. En 1899 eut lieu le premier Tour de France automobile pour lequel A. Bollée mit au point un prototype qui fonçait à 90 km/h. Puis il se lança dans les voitures haut de gamme, qui étaient l’autre débouché lucratif du marché automobile.