Le nouveau bazar de la sorcellerie

La magie n’a pas disparu de notre monde. Loin s’en faut. Pour s’en convaincre, il suffit par exemple d’entrer dans une librairie. Dans celle de mon quartier, là où je vais souvent flâner, se trouve un rayon où je mets rarement les pieds : celui de l’ésotérisme. Il se trouve entre les secteurs « Psychologie et développement personnel » (ou Freud côtoie Boris Cyrulnik et Christophe André) et le rayon « Religion & spiritualité » (où le Coran côtoie la Bible et les livres du dalaï-lama).

Un pan entier est consacré à l’ésotérisme. Sur les rayons du haut, quelques beaux livres affichent des couvertures luxueuses, dans le style « grimoire » (couverture épaisse, couleur de fond bleu nuit, titre en lettres d’or). Parmi les titres Les Recettes de sorcières, Le Livre des sciences occultes et Grimoire des plantes.

Sur le rayon du dessous, sont mis en avant les livres de Stéphane Allix : Lorsque j’étais quelqu’un d’autre, Après le temps. S. Allix, ancien journaliste et reporter de guerre, s’est reconverti dans la rédaction d’enquêtes sur la vie après la mort. Ses témoignages apporteraient la preuve que les morts sont autour de nous et qu’on peut communiquer avec eux. Autant de livres, autant de best-sellers. Ses livres avoisinent ceux de Patricia Darré, également ex-journaliste devenue « médium » (Les morts nous parlent, Les Enquêtes d’un médium) et ceux du docteur Jean-Jacques Charbonnier : L’Au-delà en question (avec Geneviève Delpech), J’ai envoyé 10 000 personnes dans l’au-delà.