La crainte d’une explosion démographique qui mettrait en danger l’humanité n’est pas nouvelle. Thomas Malthus, dans son ouvrage Essai sur le principe de population (1798), fut l’un des premiers à tirer la sonnette d’alarme. Il n’était pas animé par un souci écologique, mais plutôt par l’impression que la production de nourriture ne pouvait en aucun cas suivre celle de la population. La croissance démographique britannique alors exponentielle ne pouvait à ses yeux que générer pauvreté, misère, troubles sociaux et compétition accrue pour survivre. Par un curieux transfert d’idées, T. Malthus inspira à Charles Darwin sa théorie de la « lutte pour la survie », laquelle amena à son tour Francis Galton (cousin de Darwin) à poser l’idée que les êtres humains pouvaient être sélectionnés comme des chevaux de course. Pour le courant eugéniste inspiré par F. Galton, les éléments les moins désirables de la population sont ceux qui se reproduisent le plus vite, occasionnant une dégénération de la race. Ces théories racistes – ayant entraîné notamment des campagnes massives de stérilisation forcées – ont cependant été fortement discréditées après la Seconde Guerre mondiale (1).
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Vers un nouveau monde
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