Les âmes sauvages

Les âmes sauvages. Face à l’Occident, la résistance d’un peuple d’Alaska , Nastassja Martin, La Découverte, 2016, 316 p., 18 €.

Nastassja Martin a passé deux ans avec les Gwich’in d’Alaska. Ces chasseurs-cueilleurs, qui vivent dans les conditions que l’on devine, font face au quotidien aux bouleversements qu’induit le réchauffement climatique. Que les températures augmentent au-delà du cercle polaire et les ours blancs descendent plus au sud. Que les forêts brûlent et ce sont les élans qui migrent sur d’autres territoires. Que les pluies acides polluent les lichens et le gibier des Indiens devient impropre à la consommation, ses entrailles regorgeant de tumeurs. Il en va de même des passages ancestraux qui disparaissent avec la fonte des glaces, et des routes migratoires que délaissent les animaux. Or, toute la vie des Gwich’in est fondée sur un rapport direct à la nature et se voit ainsi remise en cause : le monde « part en lambeaux ».