La plupart des gens considèrent que les animaux comptent moralement. Mais à quel point ? Chez les spécialistes de l’éthique animale, la thèse dominante est que, pour éviter tout arbitraire, il faut accorder la même considération aux intérêts des animaux qu’à ceux des humains. Bien sûr, ce n’est pas l’opinion prépondérante dans notre société puisque les premiers y sont bien moins pris en considération que les seconds. Tout en estimant que cette déconsidération va trop loin, le philosophe Shelly Kagan estime quand même, à l’encontre de la plupart de ses collègues philosophes, que certains animaux, les humains en tête, ont plus de valeur morale que d’autres. Il serait donc justifié de davantage se soucier des intérêts des humains que de ceux des autres animaux, puis d’avoir davantage de considération pour certains animaux que pour d’autres (un chien, par exemple, comparé à un poisson). Il y aurait ainsi une hiérarchie des espèces selon leurs valeurs morales.
Les animaux sont-ils moralement nos égaux ?
How to count animals. More or less, Shelly Kagan, Oxford University Press, 2019, 320 p., £ 30