Les émotions, amies ou ennemies

Les émotions embellissent et fortifient la vie. Elles peuvent aussi la détruire lorsqu’elles ouvrent la voie aux addictions, à l’autosabotage, aux automutilations, voire au suicide. Par quels mécanismes retourne-t-on les émotions contre soi-même ?

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Comment expliquer que les émotions peuvent être source de plaisir et de créativité, ou, au contraire, conduire à des comportements autodestructeurs ? Par quelle occurrence la confiance en soi peut-elle se transformer en défiance, et le sentiment de sécurité se retourner en menace ? Pour le comprendre, il faut revenir aux processus mentaux qui engendrent ces phénomènes.

Les maladies dites mentales apparaissent comme un remarquable révélateur du paradoxe du vivant, en tension permanente entre créativité et destructivité. Le vivant est le fruit de la rencontre d’un génome et d’un environnement. Ni l’un, ni l’autre ne sont choisis, mais sont porteurs d’un potentiel que la rencontre permettra de développer plus ou moins adéquatement.

La capacité réflexive de l’humain

Depuis la première cellule, le vivant ne peut se développer que dans un échange constant avec cet environnement tout en s’en différenciant. C’est déjà la double fonction de la membrane cellulaire et de tout organisme vivant : protéger son territoire propre, tout en assurant avec ce même environnement des échanges dont la constance est vitale. Tout le processus de la vie est engagé dans le maintien de cet équilibre entre l’individu et son environnement dont il doit se nourrir tout en préservant ses frontières et sa différence, c’est-à-dire l’intégrité de son territoire.