On s'aperçoit aujourd'hui que les filles ont de meilleures performances que les garçons à l'école. Est-ce un phénomène vraiment nouveau ?
Les recherches pionnières comme celles de Christian Baudelot et de Roger Establet et le développement des évaluations depuis les années 1980 ont permis de rompre avec un discours un peu misérabiliste qui a longtemps mis l'accent sur l'infériorité scolaire des filles.
Aujourd'hui, on sait que la réussite des filles est un phénomène ancien que l'on n'avait tout simplement pas regardé. Dès que les écoles primaires leur ont été ouvertes, elles se sont révélées meilleures : au début du XXe siècle, elles sont déjà plus nombreuses que les garçons à obtenir le certificat d'études. Après la Seconde Guerre mondiale, elles rattrapent puis dépassent en nombre les garçons dans l'enseignement secondaire et supérieur. La mixité se généralise progressivement dans les années 1960 et, en 1976, devient obligatoire en France dans tous les degrés de l'enseignement par un décret du ministre René Haby. A chaque fois qu'une nouvelle filière d'études s'ouvre à elles ? le lycée, puis l'université ?, les filles s'y engouffrent et obtiennent de meilleurs résultats. Aujourd'hui, quelles que soient les filières (excepté certaines sections techniques et professionnelles), les filles ont un meilleur taux de réussite au baccalauréat, obtiennent plus souvent des mentions et redoublent moins à tous les niveaux des cursus... Elles arrivent ainsi plus jeunes à l'université et sont plus nombreuses par exemple à réussir leur Deug en deux ans (50 % contre 37 % des garçons en 2000).