«Les gens aspirent au progrès, pas à l'innovation» Rencontre avec Marc Giget

Selon l’économiste Marc Giget, nous sommes aujourd’hui dans cette inquiétante période de transition durant laquelle l’innovation devient visible dans beaucoup de secteurs mais pas encore ses résultats sur l’emploi, la croissance et notre bien-être.

Marc Giget a exploré l’innovation sous tous ses angles : comme chercheur, enseignant, consultant et entrepreneur. Il a débuté sa carrière comme économiste en créant et dirigeant le Sest, groupe de recherche sur les techniques nouvelles de 1973 à 1983. En 1983, il crée Euroconsult, devenue leader parmi les sociétés d’études et d’évaluation indépendante de grands projets d’innovations. En 1998, il devient titulaire d’une chaire d’économie et gestion de l’innovation au Cnam (qu’il quittera en 2007). L’année suivante, M. Giget lance « Les Mardis de l’innovation », des cours/conférences ouverts et gratuits sur les cultures de l’innovation (www.mardis-innovation.fr/). En 2002, il crée l’Institut européen de stratégies créatives et d’innovation (IESCI), organisme de recherche et formation sur l’innovation et le renouveau des entreprises. En 2008, M. Giget crée le Club de Paris des directeurs de l’innovation.

Alors que l’on entend dire que nous vivons une troisième révolution industrielle, certains s’inquiètent au contraire d’une « stagnation séculaire ». Comment comprendre que l’on puisse vivre une troisième révolution industrielle sans croissance ?

En effet, dans les pays occidentaux de plus en plus de dirigeants et d’experts s’inquiètent depuis quelques années d’un « gap de l’innovation » (innovation gap) constatant que les innovations technologiques actuelles ne sont plus créatrices d’emploi et de croissance comme ce fut le cas pour les révolutions industrielles précédentes.