ANXIÉTÉ
Nous sommes tous plus ou moins anxieux, affirme Alain Braconnier (Petit ou grand anxieux ?, Odile Jacob, 2002). Car, avant d'être devenue le groupe des « troubles anxieux », l'anxiété, proche de la peur, est une humeur, accompagnée d'un sentiment négatif, d'une tension physique (élévation du rythme cardiaque et tension musculaire) et d'une attitude préoccupée ou agitée. Pendant longtemps, l'anxiété était une composante de presque la totalité des pathologies mentales. Mais Sigmund Freud donne un statut autonome aux états anxieux lorsqu'il parle en 1895 de la névrose d'angoisse, caractérisée par un état constant d'anxiété et d'inquiétude. Tout d'abord, Freud considère l'angoisse névrotique comme le résultat d'un refoulement de la libido, puis dans une théorie ultérieure comme la cause du refoulement. Lorsqu'elle est associée à un objet extérieur, elle se manifeste par une phobie, et lorsque la personne essaye de la contrôler, elle se traduit par des obsessions.
Dans le DSM-III (Diagnostical and Statistical Manual, 3e éd.), la névrose d'angoisse devient le groupe des troubles anxieux. Dans la dernière version, le DSM-IV, on trouve dans ce groupe le trouble panique avec ou sans agoraphobie, l'agoraphobie sans antécédent de trouble panique, les phobies spécifiques, la phobie sociale, les troubles obsessionnels-compulsifs, l'état de stress posttraumatique et celui de stress aigu.
L'anxiété peut prendre la forme d'une crise aiguë : l'attaque de panique, liée à ou favorisée par une situation inattendue. Béatrice raconte ainsi sa première attaque de panique : « Je me suis réveillée avec une vague appréhension. Je me souviens surtout de la façon dont mon coeur s'est mis à battre. Ma poitrine me faisait mal, j'avais l'impression d'être en train de mourir d'un arrêt cardiaque. J'avais une sorte de malaise, un peu comme si je me détachais de la vie. »