Les pandémies s'attaquent à la confiance

Selon une étude italienne, la grippe dite « espagnole » de 1918-1920 a entamé la confiance des individus dans la société. L’effet se transmettrait sur plusieurs générations.

1591605768_PANDEMIE.png

Officiellement, la grippe espagnole a pris fin en 1920. Soit deux ans après le début de cette pandémie dont le bilan humain reste aussi colossal qu’incertain, avec des évaluations allant jusqu’à 100 millions de morts. Mais dans les têtes, la maladie aurait persisté bien plus longtemps, selon des chercheurs italiens 1.

Parce qu’une pandémie impose des mesures de quarantaine et rend chaque contact suspect, elle est susceptible de diminuer la confiance des individus dans leurs semblables, donc dans la société, surtout si les autorités peinent à l’endiguer. Un trait de caractère qui peut ensuite se transmettre sur plusieurs générations. Pour tester cette hypothèse, les auteurs sont partis des données, pour la période 1978-2018, du General Social Survey : cette enquête sociologique interroge régulièrement des dizaines de milliers d’Américains sur leur confiance ou non à l’égard de la société.