Quelles sont les plus courantes ?
On distingue principalement trois grandes formes de phobies : les phobies simples, les agoraphobies et les phobies sociales. Les phobies simples sont des peurs qui se rapportent à un objet ou une situation précise. Peur des araignées, des souris ou des serpents, peur des hauteurs, de l’eau ou du sang. D’autres phobies simples sont beaucoup moins connues, telle la peur des poupées, des aiguilles, des clowns, des plumes ou des chats par exemple. Signalons enfin des phobies totalement insolites, mais vraisemblablement peu fréquentes, comme l’anthophobie (peur des fleurs), la caligynéphobie (peur des femmes enrobées) ou la lévophobie (peur de tout ce qui est situé du côté gauche de son corps). Les phobies simples sont des peurs qui peuvent se fixer sur n’importe quel objet pour des raisons qui en général échappent à la personne. En présence de l’objet phobique, la personne ressent une peur intense et cherche à échapper à cette situation en prenant la fuite ou en l’évitant. Environ 11 % parmi nous connaîtraient au cours de leur vie une phobie spécifique.
L’agoraphobie quant à elle est la phobie des espaces ouverts non familiers, comme par exemple une grande place, un pont ou un parc. L’agoraphobe imagine des scénarios catastrophe dans lesquels il se trouverait soudain mal et sans possibilité d’être secouru dans ces lieux. En fait, il a peur d’avoir peur dans des espaces qu’il redoute et aura donc tendance à les éviter. Une forme particulière d’agoraphobie est la peur des espaces clos ou surpeuplés, comme l’ascenseur, les transports en commun, les tunnels, les salles de spectacle ou les files d’attente. Pour les espaces clos, on parle de claustrophobie. Le claustrophobe a surtout peur de se faire écraser ou de mourir étouffé. Environ 2 % de la population serait agoraphobe.
Enfin la troisième grande famille, les phobies sociales, concernerait 4 à 5 % de la population. Certains scientifiques contestent cette notion, car ils y voient une forme de médicalisation excessive d’un trait de personnalité somme toute banal : la timidité. La phobie sociale désigne la peur d’être jugé par les autres, de se sentir ridicule en public. Cela peut être la peur de parler devant un auditoire, de communiquer avec des gens inconnus, de partager un repas avec un grand groupe ou de rougir en public (éreuthrophobie). La personne qui souffre de phobie sociale a souvent peur de s’affirmer, d’exprimer un désaccord ou alors même d’effectuer certaines tâches basiques, comme manger ou boire sous le regard de quelqu’un d’autre. Elle se sent en permanence observée et jugée et a tendance à se sentir stupide ou bizarre. Elle essaie de ne pas montrer sa gêne qui peut se manifester par des tremblements, la transpiration, le rougissement. En luttant mentalement contre ces signes, elle a du mal à rester concentrée, à suivre les conversations, à raisonner. Ainsi, le risque de faire des gaffes est d’autant plus grand. La personne qui souffre de phobie sociale est prise dans un cercle vicieux. Pour ne pas courir le risque de se sentir ridicule, elle va éviter les situations sociales.
Peur ou phobie ?
« Quand je vois une araignée, je suis tétanisée. J’ai peur de ses grandes pattes menaçantes, de sa rapidité, qu’elle me monte dessus, qu’elle me poursuive. Le pire des cauchemars est de me retrouver avec une araignée dans un lieu clos et restreint, quand la fuite n’est pas possible. J’ai déjà lâché le volant sur l’autoroute en apercevant une araignée sur le tableau de bord… »