Les tribulations de l'image en religion

Interdit biblique, cultes des icônes, images magiques..., les religions ont toujours oscillé entre répression et exaltation artistique.

Le judaïsme

« Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, qui sont dans les eaux sous la terre », lit-on dans l'Exode. Ainsi commence la deuxième des dix paroles divines qui inaugurent l'alliance de Dieu et d'Israël.

On peut y voir un Dieu jaloux de ses prérogatives, qui interdit toute image, et par extension tout culte autre que le sien. Mais sitôt cette alliance scellée, les Hébreux la renient et vénèrent l'idole du Veau d'or. La colère de Dieu, qui s'apprête à exterminer son peuple, n'est apaisée que par Moïse.

Dans les histoires narrées par la Bible, image implique idolâtrie et châtiment divin. L'interdit de l'image est aujourd'hui respecté dans l'ensemble, exception faite de la distinction entre images gravées, prohibées, et broderies ou peintures murales, parfois autorisées dans les synagogues.

Source : Le Grand Livre de la Bible, J. Bowker, Larousse/Cerf, 1999.

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Le christianisme

Issu du judaïsme et reprenant à son compte ses textes saints sous l'appellation d'Ancien Testament, le christianisme fait face à un dilemme : comment concilier des préceptes bannissant toute représentation graphique et la pratique des convertis issus des milieux païens habitués au culte des images ? Jusqu'au iiie siècle de notre ère, l'image est quasi interdite et l'accent mis sur l'interprétation littérale des sources bibliques. Au terme de nombreuses polémiques, un concile réuni à Nicée en 787 tranche en faveur de la représentation figurative, déjà répandue. On peut distinguer dès lors plusieurs tendances.