Vivre sans viande ?

Les vertus d'un monde sans élevage

Philosophe des sciences et militant vegan, Thomas Lepeltier argumente en faveur d’une abolition de l’élevage. Cet arrêt, plaide-t-il, nous conduirait vers un monde moins violent.

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Chaque année, à l’échelle mondiale, 80 milliards d’animaux terrestres sont élevés et tués pour la consommation. Si notre société décidait d’arrêter de consommer ces animaux, elle ne les ferait plus naître. Écouler la production de ceux déjà nés prendrait six semaines environ pour les poulets et six mois pour les cochons et les vaches. Une fois cet ajustement technique passé, il n’y aurait quasiment plus d’animaux de rente. Beaucoup de nos contemporains s’en inquiètent. Mais ils oublient que, d’une certaine manière, ces animaux ont déjà disparu. Par exemple, en France, plus de 99 % d’entre eux passent déjà leur courte vie à l’abri des regards, dans des bâtiments surpeuplés. Les quelques vaches qu’on observe dans les champs représentent en effet moins de 1 % des animaux consommés. Puis, de nos jours, notre relation aux animaux passe principalement par les animaux de compagnie, à côté de nous, et par l’observation d’animaux sauvages, au loin ou à la télévision. La fin de l’élevage n’y changerait donc pas grand-chose. Selon les défenseurs des animaux, elle pourrait même enrichir cette relation, dans la mesure où plus aucun animal ne serait vu comme de la matière consommable.