À la veille de la Révolution française, certaines femmes mariées vivent seules, séparées de leur époux. Comment y parviennent-elles alors qu’elles ne peuvent divorcer ? Elles bénéficient de la séparation de biens, une pratique courante au 18e siècle dans le monde aristocratique. Celle-ci n’est pas censée marquer la fin de la vie conjugale mais, dans les faits, y aboutit fréquemment : elle est souvent associée à une séparation de corps, entraînant la dislocation du couple. On note au moins 200 cas à Paris en 1788, et on sait que les reines et princesses ont de nombreuses épouses séparées à leur service. Marie-Antoinette en compte par exemple 5 parmi les 27 femmes qui se sont succédé auprès d’elle.