Mordus de séries, les Français ! Qu’on en juge : en 2011, 76 des meilleures audiences TV ont été réalisées par des séries. Mais si l’on y regarde de plus près, on constate que les productions françaises sont quasi absentes : on ne trouve dans ce palmarès que 2 épisodes de Doc Martin (à la 34e et à la 69e place), un de Joséphine, ange gardien (63e) et un autre des Edelweiss (51e). Très loin derrière The Mentalist (26 épisodes dans ce Top 100 !), Dr House ou encore Les Experts…
Les professionnels de la télévision ne s’en cachent d’ailleurs pas (ou plus) : les séries françaises (et la fiction en général) sont en crise. L’an dernier, un rapport du Centre national du cinéma (CNC) (1) rappelait les critiques, plus ou moins justes, qui leur sont adressées : « Simplistes, formatées, ennuyeuses, sans ambition, sans imagination, politiquement correctes… » N’en jetez plus ! Le rapport pointait également la faiblesse des volumes produits (553 heures de fiction en 2001, contre 1 463 en Grande-Bretagne ou 1 800 en Allemagne). En cause, selon les auteurs, dans le faible attrait des séries françaises : une domination du cinéma, qui impose ses codes à la production télévisuelle, notamment la nette domination du format 90 minutes, et un certain « culte » du réalisateur et de l’acteur qui donne une importance secondaire au scénario. Pour le CNC, la clé est là : repenser et revaloriser le rôle (et les émoluments !) des scénaristes télés, véritables auteurs et même parfois showrunners à l’étranger, pisse-copie interchangeables dans l’Hexagone.